Haiti et ses défaillances institutionnelles
Il est urgent de trouver des solutions durables et de mettre fin à cette spirale de violence et de misère qui gangrènent le pays
Haïti a besoin de solutions durables pour mettre fin à la violence et à la misère qui la ravagent.
Depuis des décennies, Haïti sombre dans le chaos et l’instabilité. Nous sommes témoins de plusieurs coups d’État qui ont entraîné de bains de sang, des politiques vautours et le dysfonctionnement majeur des institutions publiques. Sans compter l’assassinat de plusieurs présidents en exercice, dont le plus récent est celui de Jovenel MOISE en juillet 2021. Ces nombreux phénomènes entrainent, entre autres, la prolifération des gangs armés, et la décapitalisation d’une grande partie de la population, tandis que l’autre partie vit dans la précarité la plus abjecte.
Terrorisée par les gangs armés, la population haïtienne vit dans une peur quotidienne et constante sans précédent. Cette population qui s’alarme dans la douleur, dans la pauvreté extrême et dans l’incertitude fait face à des inégalités sociales et économiques inouïes. Le droit à l’éducation, un des droits fondamentaux prévus par notre charte fondamentale est quasi-inexistant. Il n’est un secret pour personne que l’éducation nationale est à genoux : nombreuses sont des écoles qui ont été contraintes de fermer leurs portes après avoir été pillées, incendiées par des bandits armés. Les services de santé sont en difficulté : les hôpitaux sont en manquent de ressources, certains établissements sanitaires sont vandalisés ou menacés par les gangs armés, ce qui entraîne leur cessation de service. Les institutions financières n’ont pas été épargnées, sans oublier les bibliothèques qui favorisent la recherche du savoir par excellence ont subi le même sort. Les infrastructures routières du pays sont en ruine. Craignant pour leur sécurité et leur avenir, nous assistons, impuissants, à une quasi-désertification des zones métropolitaines de ses occupants et à l’isolement de toutes les grandes villes du pays, sans oublier la fuite à outrance du cerveau vers l’étranger.
Il est évident qu’Haïti a toujours été confrontée à de graves problèmes de gouvernance et de sécurité. Cependant, il est désormais clair que nous avons connu de summum ces derniers jours. L’incapacité de l’État à assurer sa propre autonomie signifie que le gouvernement ne peut garantir la sécurité et le bien-être de sa population.
L’intervention de la communauté internationale, dirigée par les États-Unis, pour mettre en place un conseil présidentiel et déployer en retour des troupes militaires est une mesure extrême mais nécessaire dans cette conjoncture d’instabilité délétère. Cependant, il est important de noter que l’intervention étrangère peut parfois aggraver la situation et entraîner des conséquences imprévues. Pour y remédier, il est donc fondamental de saisir l’occasion pour se concentrer sur les objectifs clairs et précis et s’appuyer sur les meilleurs
acteurs et alliés d’Haïti.
Il est essentiel que le conseil présidentiel de transition et les forces concernées collaborent étroitement pour rétablir l’ordre et la sécurité dans le pays. Il est également crucial de mettre en place des mesures à moyen et long terme pour revitaliser et renforcer les institutions du pays, et promouvoir la stabilité en vue d’une véritable reconstruction structurelle, sociale, politique et économique.
Cette situation de crise permanente souligne l’importance d’une gouvernance efficace et d’une action rapide et coordonnée pour rétablir la sécurité nationale, dans l’intérêt des citoyens haïtiens et du rayonnement du pays à l’échelle mondiale.
En fin de compte, il est impérieux que les autorités haïtiennes, en collaboration avec la communauté internationale, travaillent ensemble pour apporter des solutions viables et durables aux problèmes sous-jacents, et instaurer l’ordre, la sécurité, l’état de droit, et prévenir les crises futures, notamment par le biais de réformes telles que le référendum, l’amendement effectif de la Constitution, la création d’un conseil électoral permanent, la mise en place d’une Cour constitutionnelle et la construction d’édifices publics symbolisant la République.
Vive Haïti, Vive la nation toute entière !
Berto DORCE, Av